2022.10.06
Ces 5 tendances en développement durable transformeront le commerce de détail
Le secteur du commerce de détail subit les effets sans précédent des attentes des consommateurs, notamment en matière de développement durable et de gestion de l’environnement.
De plus en plus de consommateurs soulignent l’impact extrêmement négatif de l’industrie sur l’environnement, ainsi que d’autres préoccupations environnementales, sociales et de gouvernance (ESG), telles que le travail des enfants, la traçabilité des produits, l’esclavage, les matières dangereuses dans les produits, le bien-être des animaux, etc.
La National Retail Federation (NRF) et l’Institute for Business Value (IBV) de IBM ont récemment mené une enquête mondiale auprès de 19 000 personnes issues de 28 pays. Les réponses indiquent un changement significatif dans les habitudes de consommation des consommateurs. Soixante-deux pour cent des personnes interrogées se sont déclarées prêtes à modifier leurs habitudes d’achat pour réduire leur empreinte écologique. Cinquante pour cent se disent prêts à payer plus cher pour des produits durables.
Les nouvelles générations devraient accélérer la tendance des détaillants à adopter des pratiques plus durables. Les millénniaux sont plus conscients des problèmes dévastateurs liés au changement climatique et attendent des solutions concrètes de la part du secteur privé. La génération Z s’inscrit pour sa part dans la même lignée. Ces deux générations tendent à influencer, voire à contrôler directement, un plus grand nombre de décisions d’affaires, en plaçant le développement durable en tête de leurs priorités.
Comme l’a indiqué S&P Global dans son rapport ESG sur le secteur du commerce de détail, cela signifie que « les préférences des clients, la perception des marques et les changements démographiques constituent des risques, car la plupart des produits du secteur du commerce de détail constituent des achats discrétionnaires ».
En effet, les détaillants sont confrontés à une décision importante : ils doivent trouver un équilibre délicat entre l’efficacité opérationnelle, l’optimisation des coûts, la rentabilité et la satisfaction des besoins d’une nouvelle génération de clients, le tout sans verser dans l’écoblanchiment. Il est évident que les commerces de détail ne peuvent changer du jour au lendemain pour devenir investis à 100 % dans le développement durable. Pour être en mesure d’établir, de surveiller et d’atteindre leurs objectifs ESG, il leur faut apprendre à évoluer dans un environnement très complexe. Le casse-tête du développement durable est aggravé par les enjeux et les défis sans précédent liés aux chaînes d’approvisionnement dans le contexte post-pandémique.
Les objectifs ESG des détaillants ne peuvent être basés sur des objectifs presque inatteignables ou sur des tactiques de marketing uniquement destinées à épater la galerie. Ils doivent s’arrimer véritablement aux nombreuses tendances qui orientent désormais les marchés de consommation et les entreprises de détail vers un avenir axé sur le développement durable.
Voici les principales tendances en matière de développement durable qui transformeront complètement le mode de fonctionnement des entreprises de détail et la façon dont les consommateurs font leurs achats.
1. La circularité définira la conception des produits et leur donnera une seconde vie
Également connue sous le nom d’économie circulaire, la circularité dans le commerce de détail signifie la réduction des déchets, le recyclage et la revalorisation/réutilisation des matières premières et des produits.
Selon la Fondation Ellen MacArthur, il existe quatre piliers :
- L’écoconception : comment concevoir des produits de détail dont l’impact est minimal sur l’environnement tout au long de leur cycle de vie?
- La logistique inversée : comment les détaillants peuvent-ils créer de nouvelles chaînes d’approvisionnement en transformant les produits mis au rebut ou recyclés en matière première ou en produits prêts pour la revente?
- Modèles commerciaux circulaires : ces produits usagés peuvent-ils être prêtés ou loués?
- Limites organisationnelles : comment les entreprises de vente au détail peuvent-elles modifier leur culture et leurs conditions juridiques pour favoriser une économie plus durable et circulaire?
Il existe de nombreux exemples de marques de détail qui adoptent la circularité. H&M a développé une technologie propriétaire appelée Green Machine avec laquelle on sépare et on recycle les vêtements en polyester et en coton. Leur revente s’avère également être une mine d’or. L’édition 2020 du rapport Resale de ThredUp estime que le marché de seconde main atteindra 64 milliards de dollars d’ici cinq ans et que, pour la seule année 2019, le marché de la revente a progressé 25 fois plus vite que le secteur général du commerce de détail.
2. Plus de transparence et de volonté d’informer
Que ce soit par la transmission rapide d’informations par les médias sociaux ou par les exigences de traçabilité liées aux réglementations nationales ou internationales, les entreprises de vente au détail sont appelées à devenir plus transparentes en ce qui a trait à leurs actions pour le développement durable.
Cette transparence volontaire et forcée s’avère de plus en plus essentielle pour amener les entreprises de détail à fournir des informations précises sur l’identité des fabricants de leurs produits, leur lieu de fabrication, les matériaux utilisés, la manière dont ils sont transportés tout au long de la chaîne d’approvisionnement et ce qui se passe lorsqu’ils ne sont plus nécessaires.
Cette situation a donné naissance à des plateformes de traçabilité numérique de bout en bout qui permettent aux entreprises de détail de suivre toute la chaîne de valeur de leurs produits, du berceau à la tombe et au-delà. Bien outillés avec ces données, les détaillants peuvent non seulement prendre de meilleures décisions d’un point de vue stratégique et opérationnel, mais aussi fournir en temps réel les informations précises que les consommateurs, les auditeurs et les régulateurs recherchent pour vérifier leur conformité aux réglementations et l’état de leur profil ESG.
3. Autorégulation
Bienvenue à la version hypervitaminée de la transparence volontaire.
De nouveaux organismes de certification – tels que B Corp, Climate Neutral, rePurpose, 1% for the Planet, Fair Trade Certified, Mossy Earth et Eden Reforestation Projects – fournissent des cadres de référence pour le développement durable et des moyens non juridiquement contraignants destinés à tenir les entreprises de vente au détail responsables en matière de ESG. Les consommateurs sont ainsi orientés vers les marques qui obtiennent et conservent des accréditations crédibles pour le respect des principes du développement durable.
Il semble y avoir une augmentation du nombre d’entreprises de vente au détail qui se transforment en « entreprise à mission ». Les entreprises à mission sont décrites comme ayant une structure à but lucratif, tout en ayant une mission d’intérêt public.
Il se peut que certains détaillants hésitent encore à adopter une certification ESG non réglementaire, émise par une tierce partie. Ils risquent toutefois de passer à côté de nombreux avantages, notamment un avantage concurrentiel auprès des consommateurs, une croissance potentielle des ventes et un attrait pour les investisseurs.
Pour renforcer leur résilience ESG, les entreprises de vente au détail intègrent leurs visions ESG dans les RH en recrutant des experts ESG et en leur accordant des postes de cadres supérieurs, voire en créant des départements ESG dédiés. Même les conseils d’administration sont revus, l’engagement envers les politiques ESG de l’entreprise faisant désormais partie des critères de sélection et d’évaluation.
4. Approvisionnement et partenariats éthiques
Ce n’est pas parce qu’un détaillant adopte des pratiques commerciales plus durables qu’il exploite tout son potentiel ESG, surtout lorsqu’on s’attarde à ses partenaires.
Comme le dit l’adage : « Qui se ressemble s’assemble ». Un commerce de détail peut mettre en œuvre toutes les politiques ESG qu’il désire, mais ses objectifs de conformité peuvent s’avérer plus difficiles à atteindre si ses fournisseurs et autres partenaires ne suivent pas le mouvement.
Par exemple, le Protocole sur les gaz à effet de serre décrit trois champs d’application que les entreprises doivent respecter pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le 1er champ d’application couvre les émissions directes provenant des sources détenues ou contrôlées par l’entreprise. Le 2e champ d’application couvre les émissions indirectes générées par l’achat d’électricité, de vapeur et de sources de chauffage et de refroidissement par l’entreprise concernée. Le 3e champ d’application comprend toutes les émissions indirectes des parties prenantes à l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement, c’est-à-dire les fournisseurs et les partenaires tiers. Les émissions de carbone du 3e champ d’application représentent jusqu’à 98 % de l’empreinte d’un détaillant.
D’autres acteurs du secteur de la vente au détail réexaminent la responsabilité ESG de leurs partenaires. Les consommateurs et les organisations à but non lucratif exhortent, par exemple, les fabricants de produits électroniques et de vêtements à trouver des fournisseurs et des partenaires plus éthiques, autres que ceux qui continuent d’encourager les violations des droits de l’homme ou présentant un bilan peu reluisant en protection de l’environnement.
5. Des alternatives durables en matière d’emballage des produits
La conception de l’emballage, l’emballage minimal et l’emballage recyclable ont un rôle essentiel aux yeux des consommateurs soucieux de l’environnement. De nombreux fabricants et détaillants trouvent des moyens créatifs d’emballer leurs produits en laissant la plus petite empreinte possible sur l’environnement.
Voici quelques solutions innovantes :
- Les emballages de conception spécifique, ou ayant une seconde fonction.
- Les emballages compostables ou biodégradables.
- Les emballages véritablement recyclables (l’emballage doit être séparable, étiqueté de manière appropriée et propre).
- Le passage du plastique à d’autres matériaux, notamment le papier, le papier de bambou, le coton biologique, etc.
- Les emballages souples, ou les emballages utilisant des matériaux non rigides; ce type d’emballage nécessite moins d’énergie et d’eau.
- Les emballages antimicrobiens, qui tuent ou contrecarrent les micro-organismes dangereux présents dans les produits alimentaires.
- Les encres écologiques, telles que les encres à l’eau, au soja, végétales ou UV, qui ne contiennent aucun des métaux lourds dangereux (plomb, cadmium ou mercure) présents dans les encres à base de pétrole.
Bien que le secteur de la vente au détail continue de faire face à plusieurs défis avec ses performances ESG, de nombreuses options sont disponibles pour aider les entreprises à implanter des actions continues pour aller dans la bonne direction.
Vous cherchez d’autres moyens d’implanter les principes du développement durable au sein de votre organisation de vente au détail? Consultez cet article passionnant sur la façon dont certains détaillants réalisent leurs transformations durables.